Biographie de Diodore

lundi 6 juillet 2009
par  dominique

Tous les hommes doivent de la reconnaissance à ceux qui approfondissent l’histoire universelle et s’efforcent de contribuer, par leurs travaux, au bien général de la société. Livrés à un enseignement utile, ils procurent au lecteur la plus belle expérience des choses humaines, sans lui en faire payer l’apprentissage. L’expérience qu’on acquiert soi-même ne peut être le fruit que de grands labeurs et de beaucoup de souffrances. (Diodore de Sicile - Bibliothèque historique - Livre 1)

Diodore de Sicile est un historien et chroniqueur grec né aux environs de 90 avant J.-C. à Agyrium (Agira) dans le centre-est de la Sicile. Il est l’auteur de la "Bibliothèque historique".

Diodore est un contemporain de Jules César et d’Auguste. Il visite l’Europe, l’Asie et l’Egypte, avant de s’établir définitivement à Rome. C’est alors qu’il entreprend un travail colossal, la rédaction de la "Bibliothèque historique". Il va y consacrer trente ans de sa vie et offrir une des oeuvres les plus riches sur l’Egypte antique, la Grèce antique et la Rome antique. Elle couvre plus de mille ans d’histoire, des temps mythologiques jusqu’à la première année de la 180ème olympiade (l’an 60 av. J.-C.). et comprend quarante livres dont quinze subsistent aujourd’hui. La particularité de cette encyclopédie est qu’elle est la première à aborder une histoire universelle.

Diodore est un véritable historien, il mêle ses observations aux travaux des autres, compare, analyse. Son oeuvre foisonne de renseignements sur l’archéologie, la géographie et l’ethnographie. La présentation est faite sous forme chronologique, les années succèdent aux années.

Le livre I de la "Bibliothèque historique" est consacré à l’Egypte. Ce volume est indispensable à la connaissance de cette civilisation. Il fait partie des livres qui nous sont parvenus et est sans contexte, tout comme l’oeuvre d’Hérodote, une des meilleures sources de l’histoire et des coutumes de l’Egypte antique.

Bien entendu tout comme son illustre prédécesseur, l’oeuvre de Diodore comporte des erreurs et des contradictions. Celles-ci peuvent paraître anecdotiques aux vues de la qualité du témoignage qui nous a été transmis il y a plus de 2000 ans.

Les tomes de la "Bibliothèque historique" qui nous sont parvenus :

  • livre I - Égyptiens ;
  • livre II - Assyriens, Babyloniens, Scythes et Indiens ;
  • livre III - Éthiopiens, Libyens et Atlantes ;
  • livre IV - Grecs ;
  • livre V - Peuples de l’Ouest méditerranéen ;
  • livre XII - Périclès ;
  • livre XIII et XIV - Denys l’Ancien ;
  • livre XV - Epaminonda ;
  • livre XVI - Philippe II ;
  • livre XVII - Alexandre le Grand ;
  • livre XVIII à XX - Les diadoques.



    Diodore était un passionné. Il n’hésite pas à fouiller afin de connaître la vérité. Elève de la pensée de Platon, c’est tout naturellement que dans le livre III de sa "Bibliothèque historique", il établit, sans jamais la nommer, l’existence de la grande île Atlantide et de son peuple. Pour lui la réponse à la question, l’Atlantide a-t-elle bien existé ?, ne fait aucun doute.

    Cette croyance est née de quelques phrases dans des dialogues de Platon (Athènes, environ 427 à 347 avant J.-C), le Critias (…) Poséidon embellit l’île, il fit jaillir deux sources d’eau, l’une chaude, l’autre froide, et fit pousser sur la terre des plantes nourricières de toute sorte. Là, il engendra et éleva cinq générations d’enfants mâles et jumeaux. Il divisa l’île Atlantide en dix parties. L’aîné devint roi, au-dessus de tous les autres. (…) et le Timée. (...) En ce temps-là, on pouvait passer par cette mer. Elle avait une île, devant ce passage que vous appelez les Colonnes d’Hercule (...) Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux (...)


    Papyrus
    fragment de "La République" de Platon




    Buste de Solon
    Musée national de Naples

    Cela fait à présent XXVI siècles que les chercheurs se posent ces mêmes questions : L’Atlantide a-t-elle existé et où se situait cette merveilleuse île ? Platon tout comme Diodore ne se font que l’écho de Solon (Athènes vers 640 av. J.-C., mort sur l’île de Chypre vers 558 av. J.-C)

    Solon rapporta une tradition égyptienne transmise par les prêtres de Saïs (aujourd’hui Sa El-Hagar) dans le delta, gardiens d’une colonne gravée de hiéroglyphes contant l’histoire.

    "Neuf mille ans avant la venue de Solon, c’est à dire bien longtemps avant l’unification de la haute et de la basse Egypte, les ancêtres des Athéniens auraient repoussé des envahisseurs venus d’un vaste continent situé en face des colonnes d’Hercule. Celles-ci sont représentées par le mont Calpé (rocher de Gibraltar) et le rocher Abyla (Jbel Musa ou Djebel Moussa, nord du Maroc), marquant le détroit de Gibraltar et constituaient, pour les Anciens, les bornes du monde posées par Hercule. La victoire sur les Atlantes ne sera totale qu’à la suite du cataclysme qui fera disparaître Atlantide."


    Scène de combats maritimes entre les Égyptiens et les Peuples-de-la-Mer (bas-relief, temple funéraire de Medinet-Habu, Égypte)

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