06 - J-F Champollion

dimanche 26 avril 2009
par  dominique

« Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi ».J-F Champollion en parlant de lui même



Jean-François Champollion est né le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le Lot. Il décède le 4 mars 1832 à Paris, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Jean-François Champollion, dit Champollion le Jeune, est considéré comme étant le père de l’égyptologie.


Les hiéroglyphes , avant...

La famille Champollion est originaire de Valbonnais (Isère) dans le Dauphiné. Il est le cadet d’une famille de sept enfants. Ses parents sont Jacques et Jeanne-Françoise Gualieu, fille de tisserands de Figeac. C’est en 1773 que Jacques, marchand de livres ambulant, s’établit à Figeac dans le Quercy, y ouvre une librairie, puis épouse Jeanne-Françoise. Jean-François est le cadet d’une famille de cinq enfants. Son frère Jacques-Joseph est son aîné de douze ans.

Jean-François est un enfant précoce. Sa légende dit qu’il apprend à lire seul dans la librairie de son père dès l’âge de cinq ans.
A huit ans, il entre à l’école primaire de Figeac. Trois ans plus tard, il quitte le foyer familial pour rejoindre son frère à Grenoble. C’est désormais Jacques-Joseph qui s’occupera du jeune prodige. Car en effet si son orthographe paraît faible, c’est aux côtés de l’abbé Dussert qu’il révèle ses dons pour les langues. Il s’initie outre le latin à l’hébreu, le copte, l’arabe, le syrien et l’araméen.
En 1804, il entre au lycée impérial de Grenoble (actuel Lycée Stendhal).
En 1807, il entre à l’Académie des Sciences et des Arts suite à la présentation de son mémoire sur la "description géographique de l’Egypte avant la conquête de Cambyse".
En 1809, Jean-François intègre l’Ecole spéciale des langues orientales ainsi que le collège de France où il suit les cours de sanscrit, de chinois et de persan.

L’Egypte ancienne et ses mystères l’attirent de plus en plus. Chaque jour qui passe ne fait qu’accroître son envie de percer le secret de cette civilisation. Il approfondit sa connaissance du copte au point de devenir un véritable érudit de cette langue. Il a déjà conscience que la clé du mystère des hiéroglyphes est intimement liée à cette langue. C’est ainsi qu’il réalise deux grammaires du copte ainsi qu’un dictionnaire. Déjà en 1807 il écrivait à son frère : "Je me livre entièrement au copte. Je veux savoir l’égyptien comme mon français parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens... Je parle copte tout seul. C’est le vrai moyen de me mettre mon égyptien dans la tête."

Les hiéroglyphes , pendant...

Parallèlement à ses études, Champollion entreprend d’élucider le mystère des hiéroglyphes. Le travail qui débute en 1807 trouvera sa solution en 1822. Entre temps, il comprend le système de ligature des hiéroglyphes. Il pense alors à une possible analogie avec certains dialectes coptes dans lesquels les voyelles sont absentes de l’écriture. Il travaille sur une copie de la pierre de Rosette. Sa passion l’amène à publier en 1809 une théorie sur l’écriture égyptienne.
Il pense que les signes peuvent exprimer soit des idéogrammes soit des sons. C’est deux ans plus tard qu’il établit une chronologie des écritures. Le hiératique et le démotique sont à son sens des manières simplifiées des hiéroglyphes. Il pense également que ces deux formes d’écritures seront utilisées bien après l’apparition des signes hiéroglyphiques.
Cependant et suite à leurs opinions pro-bonapartistes, les frères Champollion sont proscrits en mars 1816. Le comte de Bastard, fraîchement nommé chef de la police écrit : « Ces hommes dangereux, tels que Champoléon, Proby, Boissonnet, ont tous joué un rôle principal dans les cent jours de l’usurpation ». Le Préfet ordonne aux frères de regagner Figeac.
Afin de lutter contre l’inaction, Jean-François et son frère s’emploient à créer une école élémentaire sur le modèle de Lancaster. C’est-à-dire une école où les élèves échangent leur savoir. Les autorités locales refusent que cette école puisse ouvrir ses portes à Figeac.
L’année suivante, Jean-François s’installe à Grenoble où il rencontre sa future femme, Rosine Blanc, qu’il épouse la même année.
Il devient professeur-adjoint d’histoire à l’université de Grenoble, et reprend l’étude des hiéroglyphes.
En 1819, il a la certitude, après diverses observations, que le hiératique est une simplification des hiéroglyphes. À partir de 1821, il déchiffre les cartouches de Ptolémée V sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur la base de l’obélisque de Philae et sur un papyrus bilingue.
Champollion sait qu’il touche au but et c’est le 27 septembre 1822 qu’il écrit "la lettre à Monsieur Dacier" dans laquelle il fait part de sa découverte d’un système de déchiffrement des hiéroglyphes.
En 1823, il publie son « Panthéon égyptien » , puis un an plus tard « le précis du système hiéroglyphique des Anciens Egyptiens » avant de partir pour l’Italie afin d’y étudier papyrus, obélisques et les collections rapportées de l’expédition égyptienne de Bonaparte. C’est à sa demande que le roi Charles X achète la collection d’antiquités égyptiennes du consul Henry Salt.

Les hiéroglyphes , après...

Champollion a toujours eu du mal à imposer ses idées. Il existe deux grandes raisons à cet état de fait. Le premier est que, l’homme est un piètre orateur. La marquise de Maillé dira de lui : "J’ai vu il y a quelques jours chez Mme de Montcalm, M. Champollion, le premier qui ait découvert le sens des hiéroglyphes et qui soit parvenu à en traduire quelques-uns. Cette belle découverte est encore dans l’enfance, mais M. Champollion est bien capable d’étendre la limite de sa découverte, car il n’est pas âgé et travailleur zélé et infatigable. Il est doux et modeste, s’exprime avec peu de facilité et ne sait pas soutenir l’éclat de ses travaux. Il est fort attaqué comme le sont tous ceux qui explorent les premiers une source brillante de célébrité et d’utilité." Ensuite, et c’est tout à son honneur, il est d’une grande rigueur scientifique. Champollion n’avance que ce qui démontré. Cette vertu lui fermera des portes car certains penseront qu’il ne maîtrise pas son sujet.

En 1826 il est nommé conservateur du département égyptien du Musée du Louvre. Il y assure un cours public et gratuit d’archéologie.
En 1827, Champollion embarque enfin vers le pays qui le hante depuis plus de vingt ans. Il y restera dix-huit mois pour ce qui sera son seul et unique voyage égyptien.

A son retour, il est élu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il obtient la chaire créée pour lui au Collège de France. Suite à plusieurs publications, il écrit "La grammaire égyptienne" et le "Dictionnaire égyptien". Il meurt à 42 ans, le 4 mars 1832 d’une attaque d’apoplexie sans avoir pu les éditer. C’est son frère Jacques-Joseph qui s’en chargera.


Place des Écritures, à Figeac : reproduction monumentale de la Pierre de Rosette



Sa bibliographie

  • Annales des Lagides, ou chronologie des rois grecs d’Égypte successeurs d’Alexandre le Grand, Le Normant, Paris, 1819 ;
  • Lettre à M. Dacier relative à l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques, 1822 ;
  • Panthéon égyptien, collection des personnages mythologiques de l’ancienne Égypte, d’après les monuments, 1823
  • texte explicatif des illustrations de Léon-Jean-Joseph Dubois ;
  • Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824 ;
  • Lettres à M. le Duc de Blacas d’Aulps, 1826 ;
  • Notice descriptive des monuments égyptiens du musée Charles X, 1827 ;
  • Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens ou Recherches sur les éléments premiers de cette écriture sacrée, sur leurs diverses combinaisons, et sur les rapports de ce système avec les autres méthodes graphiques égyptiennes, 1828 ;
  • Lettres écrites d’Égypte et de Nubie, 1828-1829 ;
  • Grammaire égyptienne, 1836 (posthume) ;
  • Dictionnaire égyptien en écriture hiéroglyphique, 1841 (posthume) ;
  • Principes généraux de l’écriture sacrée, nouvelle édition préfacée par Christiane Ziegler, Institut d’Orient, 1984.

Références : histoire-en-ligne
champollion.zeblog
Wikipédia


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