Titulature

samedi 28 février 2009
par  dominique


Que vive l’Horus "les kas d’Ouseret", celui des deux maîtresses, "les années pures", l’Horus victorieux "aux apparitions divines"
Le Roi de Haute et Basse Egypte < le Ka de Ré, c’est Maât > la fille de Ré < la première des nobles, unie à Amon > douée de vie pour toujours et à jamais.
Traduction : Projet Rosette

transcription : Her Ouseret-kaou - Nebty Ouadjet renepout - Her en neb Netjeret-khaou - Nesout-bity Maât-ka-Rê - Sa-Rê Hatchepsout

Horus, dont les kas sont puissants - Nebty, dont les années reverdissent - L’Horus d’Or, dont les apparitions sont divines - Roi de Haute et de Basse-Égypte, Maât est le ka de Rê - Fils de Rê, la première des nobles Dames.


Ces titres et noms sont la titulature royale du pharaon Hatchepsout tels qu’ils apparaissent sur les deux premières lignes de son obélisque de Karnak.

Suite aux funérailles de son prédécesseur, Pharaon est couronné. Ses noms sont inscrits par Thot, sur les feuilles de l’arbre sacré iched, un perséa se trouvant à Karnak. Ses noms représentent la titulature royale. Cette titulature est une suite de cinq noms. Ils sont composés d’un titre suivi d’un nom propre. L’ensemble de ces noms définit la personnalité royale ainsi que l’idéologie du pouvoir.

Lors du sacre, le roi se proclame en tant qu’Horus, Nebty, Horus d’or, Nesout-bity et Sa-Rê. C’est à cette occasion qu’il indique ses noms.


Obélisque de Thoutmosis III
Rome
Place San Giovanni in Laterano
Photo : Geb et Nout


Sa-Rê de Thoutmosis III
Détail

Le nom d’Horus désigne Pharaon à la fois comme incarnation et comme protégé de "Horus", le dieu faucon d’Hiérakonpolis, ville d’origine de Narmer. Ce dernier deviendra le premier roi de l’Egypte unifiée sous le nom de Ménès. Le nom d’Horus est introduit par le hiéroglyphe représentant le faucon. Pendant les premières dynasties, ce nom est en général inscrit à l’intérieur d’un Serekh.
Certains des plus anciens rois de l’Egypte ne sont connus que par leur nom d’Horus. Ceci est surtout valable pour les dynasties zéro et un.

Que vive l’Horus "les kas d’Ouseret"
Le nom de Nebty place le roi sous la protection des déesses Nekhbet, la déesse vautour de Haute-Égypte, et Ouadjet, la déesse cobra de Basse-Égypte. Les deux déesses sont posées chacune sur le hiéroglyphe signifiant "maître" ou "maîtresse", d’où la désignation de Nebty, "Les Deux Maîtresses".

celui des deux maîtresses, "les années pures"
Le nom d’Horus d’or s’écrit au moyen d’un faucon posé sur le hiéroglyphe désignant l’or. A ce jour, aucune explication ou interprétation de ce titre ne fait l’unanimité.

l’Horus victorieux "aux apparitions divines"
Le nom de Nesout-bity Le titre signifie probablement "Celui qui appartient au jonc et à l’abeille", les symboles de Haute et de Basse-Egypte. La traduction littérale est donc : "Roi de Haute et de Basse-Egypte". Ce titre est suivi du nom de couronnement inscrit dans un cartouche.

Le Roi de Haute et Basse Egypte < le Ka de Rê, c’est Maât >
Le nom de Sa-Rê qualifie le roi de "fils de Rê". Ce titre indique sa filiation au dieu-soleil. Il est constitué du hiéroglyphe du canard, qui signifie fils, et de celui du soleil. Il est suivi du nom de naissance de Pharaon inscrit dans un cartouche. C’est depuis la IVème dynastie que Pharaon est considéré comme le fils du dieu-solaire.

la fille de Rê < la première des nobles, unie à Amon >


Le cartouche est un symbole royal. Le roi en a un usage unique. Le serekh est l’ancêtre du cartouche. De son nom égyptien, le shenou est une cordelette nouée formant un ovale. Il symbolise l’univers. Le mot "shenou" est formé à partir d’un verbe signifiant entourer. L’idée d’écrire le nom de Pharaon à l’intérieur du cartouche, laisse supposer que celui-ci se proclame maître de l’univers.
C’est depuis Khafrê (Khéphren - IVe dynastie - environ 2500 ans avant J.C.) que les deux derniers noms sont inscrits dans un cartouche.

Lors des recherches de Jean-François Champollion (1790-1832) sur la pierre de Rosette, le cartouche a été l’élément déclencheur dans le processus de déchiffrement des hiéroglyphes.


Références de l’article : Didier Crahay Archéologue Conseil
Toutankhamon magazine n°4 - François Tonic

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